La séance d'hier soir à l'Assemblée Nationale fait l'actualité de la journée. Ici ou là, on dénonce l'ambiance électrique des débats pour jeter à nouveau le discrédit sur les parlementaires. Mais en réalité, que s'est-il passé ?
⬇️ On vous raconte ça ci-dessous.
L'organisation des débats prévoit ce que l'on appelle des niches parlementaires. Dans ce cadre, chaque groupe dispose d'une journée dans l'année pour inscrire à l'ordre du jour les propositions de loi de son choix.
Ce jeudi 24 novembre, c'était le tour de la @FranceInsoumise
Chaque groupe peut inscrire autant de textes qu'il souhaite à l'ordre du jour. Mais les débats commencent à 9H et s'arrêtent quoi qu'il arrive à minuit. A cette heure là, si un texte n'a pas été voté, il ne peut pas être approuvé par les députés.
Comme le règlement le permet, nous avons donc décidé de retirer nos deux premiers textes pour commencer directement par le débat sur l'IVG. Nous avions par ailleurs déposé un amendement de réécriture sur ce texte pour faire tomber de nombreux amendements d'obstruction.
Avec le retrait contraint de ce texte, la proposition de loi sur la réintégration des personnels soignants suspendus pendant la crise sanitaire s'est ouvert vers 17H30. Il n'y avait que 20 amendements sur ce texte, soit environ 2 à 3 heures de débat avec les explications de vote.
A 20H, c'était la pause des débats. Lors de la reprise à 21H30, 200 nouveaux amendements avaient été déposé par les macronistes. Il s'agissait de purs amendements d'obstruction, remplaçant "personne" par "personnel" ou "n'exerçant" par "qui n'exercent".
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RT @MartineEtienne_: 🔴Si vous vous demandiez ce qu'était l'obstruction : voici quelques un des amendements que posent les macronistes à 21h pour éviter d'avoir à voter sur la réintégra…
Mais il y'avait un problème. Un député ne peut pas ajouter un amendement pendant l'examen d'un texte, mais seulement un sous-amendement. Or pour déposer leurs 200 sous-amendements, les macronistes s'étaient appuyé sur un amendement déposé par un député #LR absent à la reprise.
Par conséquent, son amendement ne pouvait pas être examiné et les sous-amendements d'obstruction allaient tomber immédiatement. Nous allions donc pouvoir aller jusqu'au bout et voter cette loi !
Mais c'était sans compter sur le déni total de démocratie du gouvernement.
Car si un député ne peut pas ajouter un amendement en séance, le gouvernement dispose lui du pouvoir de le faire. Il gagna donc du temps avec des interventions interminables du ministre, des rappels au règlement et des interruptions de séance à répétition.
Pour la 1ère fois de la 5ème République, un gouvernement s'est donc rendu coupable d'obstruction dans la niche d'un groupe parlementaire d'opposition. L'objectif : empécher l'adoption d'un loi qui ne lui convenait pas. C'est un véritable coup de force antidémocratique !
Certains nous opposent une obstruction de notre part sur les retraites. Cela n'a rien à voir. Car le gouvernement, lui, peut prolonger des débats dans la nuit ou ouvrir de nouvelles journées sur un texte. L'obstruction fait alors durer le débat mais elle n'empêche pas l'adoption.
D'autres nous disent que ce texte n'est pas acceptable et qu'il ne fallait pas l'adopter. Ce n'est pas le sujet. Car s'ils ont le droit de le penser, ils sont minoritaires à le croire. C'est l'Assemblée Nationale, dans sa majorité, qui décide si un texte est acceptable ou non !
D'autres enfin cherchent à faire diversion en dénonçant telle ou telle parole prononcée dans l'hémicycle. Voilà par exemple que l'on cherche des noises au député du groupe #LIOT @OlivierSERVA5 car il a demandé de se taire à un député macroniste qui ne cessait de l'invectiver.
Il y'avait en effet de la tension et de la colère hier soir à l'Assemblée Nationale.
Comment s'en étonner quand des députés ont fait 10 ou 20 heures de vol pour venir voter et que le gouvernement leur empêche de le faire ? Comment leur reprocher face à un tel passage en force ?
Pour notre part, nous continuerons de déposer les textes de loi qui nous semblent nécessaire pour faire avancer notre pays. Nous sommes fiers d'être le groupe à l'origine de l'inscription de l'IVG dans la constitution !
Quand à hausse du SMIC, la fin de la corrida, la réintroduction des soignants suspendus, la garantie d'autonomie pour les jeunes ou la titularisation des #AESH, nous regrettons de ne pas avoir pu les débattre.
Mais comme l'a dit @CarolineFiat54 : nous ne les lâcherons pas !
@mbompard macaron l'apprentit dictateur avc sa meute de play mobils
Nous avons donc été obligé de retirer ce texte la mort dans l'âme. C'est un crève-coeur. Car nos camarades, et notamment le rapporteur @CaronAymericoff, avaient beaucoup travaillé sur ce sujet. De nombreuses associations et citoyens attendaient ce moment avec impatience.
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